C'est une Argentina plus resplendissante que jamais qui fit son entrée sur la scène de la Catedral Del Cante de la Union. Et bluffante. Cette jeune artiste sait se renouveler. Avec une formation et un répertoire différents de ceux présentés à Mont-de-Marsan il y a un mois, la jeune chanteuse de Huelva a été impressionnante de maîtrise et a fait vibrer le public au rythme de son cante.

La formation composée d'Eugenio Iglesias et Bolita à la guitare était complétée par les palmas on ne peut plus expertes de Torombo et Bobote, et le cajon de José Carrasco. Après une série de tangos parfaitement maîtrisés et des cantes abandolaos, c'est sur la solea por buleria en duo avec Eugenio Iglesias que le déclic s'est produit. Argentina a interprété ce cante avec beaucoup de sensibilité et transmis énormément d'émotion. Elle enchaîna ensuite par des cantes de levante avec la granaina-malagueña "Buscando la flor que amaba" accompagnée par Bolita, une minera avec Eugenio Iglesias très applaudie, puis une magnifique siguiriya de nouveau avec Bolita.

Il faisait une chaleur étouffante ce soir-là, et bien qu'au bord de l'asphyxie, la chanteuse a donné le maximum. La deuxième partie du récital comportait des cantes plus festifs (cantiñas, bulerias et fandangos) sur lesquels les palmeros s'en sont donné à coeur joie.

Le récital s'est conclu par un moment extraordinaire : au lieu de la fin de fiesta, tout le public s'est mis à entonner les fandangos de Alosno... "Calle Real del Alosno, con sus esquinas de acero, es la calle más bonita, que rondan los alosneros"