Niña Pastori - Chanteuse populaire

Une file d'attente qui va jusqu'au bout de la place de l'Antiguo Mercado Publico... du monde, beaucoup de monde pour assister au concert de La Niña Pastori, et une moyenne d'âge pas très élevée parmi les spectateurs. Les chaises de la salle qui est en fait beaucoup moins grande que l'on imagine (elle est étendue en largeur mais peu profonde, ce qui permet à tous les spectateurs d'être relativement proches des artistes et de bien voir la scène qui est surélevée) on été remisées sur les côtés. Les plus âgés fatigués subtilisent une chaise, mais le concert se fera debout. Ça danse, ça chante, chacun reprend en choeur les refrains connus, les gitans venus nombreux encourager leur prima lancent des jaleos "esa gitana guapa !", mais le concert auquel nous assistons, hormis quelques morceaux dans la première partie (alegrias, bulerias) n'est pas du flamenco, tout au plus de la musique "aflamencada", voire de la variété. Et celà plaît au public qui en redemande. "La Niña" comme on l'appelle ici est une des chanteuses espagnoles les plus populaires. Elle qui a été repérée par Camaron a l'âge de huit ans a pourtant choisi une autre voie que celle du flamenco, plus commerciale. Avec un timbre de voix pareil on pourrait penser que c'est du gâchis qu'elle n'ait pas continué dans le flamenco, mais son succès prouve le contraire. La gaditane interpréta beaucoup de tubes de son répertoire récent, occultant le fameux "tu me camelas" et choisissant des titres comme "Capricho de Mujer" extrait de son dernier album "Esperando verte" ou le très connu "Amor de San Juan" de son album "Maria".

C'était la première fois que le festival de La Union accueillait ce type de concert et les avis sont partagés. Tout le monde chez les flamencos n'était pas ravi de ce choix de programmation, les autres ont beaucoup apprécié. Par ailleurs ce concert aurait été mieux adapté au plein air que dans un endroit clos comme l'Antiguo Mercado Publico. Niña Pastori était accompagnée d'excellents musiciens et de deux choristes féminines, Samara Amaya et Ana Nuñez, la fille de Rancapino, une artiste à suivre.

En résumé un concert à l'ambiance de feu représentatif de la culture populaire espagnole.