Pastora - Nouvelle vague

Fiche artistique Baile : Pastora Galvan
Cante : David Lagos, José Valencia
Guitare : Ramon Amador
Palmas : Carlos Grilo
Artiste invité : José Galvan
Rendez-vous explosif avec la danseuse Pastora Galvan qui rend hommage dans ce spectacle à la branche maternelle de sa famille.

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No Hay Billetes. Le Café Cantante affichait déjà complet pour la soirée quelques semaines avant la représentation. Et pour cause. La Pastora et son père José avaient déjà enflammé le Théâtre de Nîmes quelques mois auparavant lors d'une soirée exceptionnelle, alors l'idée de revoir sur scène le père et la fille en a séduit plus d'un. Dans ce spectacle déjà présenté au Festival de Jerez en Mars et le mois dernier au Festival de la Mistela, Pastora Galvan rend hommage à ses racines gitanes en incarnant des personnages plutôt caricaturaux, insistant sur le costume et l'attitude. C'était aussi l'occasion pour Pastora d'inviter son père sur scène.

Incisif, percutant, explosif, les qualificatifs ne manquent pas pour décrire le baile de La Pastora, digne héritière du danseur José Galvan, dont le tempérament de feu n'en finit pas de nous surprendre. Dans ce nouveau spectacle très éloigné de "La Francesa", Pastora revient à ses origines (sa mère Eugenia de Los Reyes est gitane) et danse por buleria avec beaucoup de caractère dans une tenue invraisemblable que seule une gitane pourrait porter "en casa", envoyant valser ses ballerines de part et d'autre de la scène, tandis que derrière elle les chanteurs assis autour d'une table donnent de la voix à pleins poumons, José Valencia en tête avec sa fidèle letra de romance "Entre mares y montañas". Pastora Galvan change ensuite totalement de registre dans une siguiriya qu'elle introduit par le compas du marteau frappé sur une enclume (martinete). Main en l'air et cambrure exagérée, ses postures rappellent le baile de son frère Israel, la féminité en plus avec un mouvement des mains parfait. Pastora a le sens du détail mais aussi celui du compas : tout est minutieusement éxécuté mais sans jamais perdre le rythme effréné qu'elle impose. David Lagos chante un fandango por verdiales très applaudi, le temps pour la bailaora de se changer et revenir dans une superbe bata de cola crème por alegria avec manton très énergique qui se termine en sevillane. Cette sévillane servira de transition à l'arrivée du père de Pastora, le maestro José Galvan, qui a assuré toute la semaine une master-class de baile. En raison de son ménisque cassé, le danseur n'éxécutera pas un baile complet mais alternera chant et danse avant de laisser danser sa fille por tangos. Pastora trouvera encore l'énergie de revenir por buleria, puis de danser une sévillane avec son père, grand moment d'émotion. Elle tenta aussi de chanter mais avec moins de succès que son père. Bobote absent, c'est ce dernier qui la rejoignit sur scène.

En résumé une création différente de celle présentée à Jerez, qui bénéficie du retour de José Valencia que Javier Puga surnomme "El niño de Mont-de-Marsan", tant le chanteur est un habitué du festival. Une représentation d'une heure et demie au lieu de 45 minutes à Jerez qui a comblé l'assistance.

(voir extrait vidéo dans la rétrospective du festival en bas à gauche du reportage).

Reportage video de France 3