Le Festival de Jerez ouvre cette année sa scène à des artistes qui ne sont pas nés sur le sol espagnol. Américaine d'origine mexicaine Maria Bermudez est une artiste versatile, à la fois chanteuse et danseuse, qui vient de l'univers du jazz. Chicana Gypsy Project est un voyage musical depuis les Etats-Unis jusqu'à Jerez où elle vit depuis vingt ans et dirige la compagnie "Sonidos gitanos" qui diffuse le flamenco de Jerez auprès de publics étrangers.

Fusion entre flamenco, jazz, blues, ranchera mexicaine, "Chicana Gypsy Project" n'a conservé du flamenco que le rythme. Dans la première partie "Jerez - New Orleans", la très belle voix de Maria Bermudez interprète des standards américains, en anglais... sur rythme de solea por buleria, tangos, buleria, y intégrant également de la danse.

Suit une intervention de Capullo de Jerez por tangos et bulerias un peu à part, détonnant dans la soirée, comme s'il avait été posé là afin d'attirer le spectateur, d'autant qu'il n'a chanté aucun duo avec Maria Bermudez.

La deuxième partie du concert "Mejico - Los Angeles" est une fusion entre musique mexicaine et flamenca. Le nom des thèmes est exotique (Tequila) et ceux des palos inventés humoristique (alegrias mejicanas, guapango, tarangos). Maria Bermudez arbore son manton porté comme un poncho, et parle des points communs entre les chicanos (terme désignant les mexicains installés aux Etats-Unis) et les gitans, indiquant que les chicanos ont aussi leur propre langue, "leur propre calo", avant de chanter dans cette langue.

En conclusion un concert original pour lequel Maria Bermudez était accompagnée du violon de Bernardo Parrilla, la guitare de Jesus Alvarez, le cante et les palmas de Miguel Rosendo et Juan Cantarote, la batterie de Tato Macias, la guitare électrique de Lolo Bernal et la contrebasse de Paco Lobo.

Murielle Timsit
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