De la bonne guitare et du bon cante hier soir au Palacio de Villavicencio. Dans une salle qui a retrouvé sa jauge habituelle, c'est le guitariste jerezano Ramon Trujillo, accompagné par deux palmeros et un discret cajon qui a ouvert la soirée avec des thèmes por taranta, rondeña, solea por buleria, alegria, tangos et buleria. Un toque caractérisé par une technique fine et une grande vitesse d'exécution. Ramon Trujillo a obtenu le "Giraldillo" du toque en 1990 dans le cadre de la Biennale de Séville et le prix national à Jerez la même année. Il a accompagné les plus grands artistes.

"Quand quelqu'un chante avec le coeur il s'exprime de la meilleure façon qui soit". Voilà ce que déclarait Niño de la Fragua la veille de son récital. Le jeune chanteur de 27 ans était prédestiné à être cantaor : il a un lien de parenté avec Diego de Los Santos "Rubichi" et son grand-père n'est autre que Tio Juane, le père de Nano de Jerez. Pourtant son timbre de voix s'apparente plutôt à celui d'Arcangel que de Rubichi. Ses influences proviennent de Manuel Torre, Juan Mojama ou Pastora Pavon. Au cours d'un récital varié, le cantaor a interprété une malagueña de Chacón puis un cante abandolao (fandango de Juan Breva) avant d'enchaîner por alegria, solea, et surtout une très belle série de fandangos parfaitement adaptés à son type de voix, ainsi que des bulerias.

Murielle Timsit
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