Récital à guichet fermé hier soir au Palacio de Villavicencio pour le cantaor jerezano David Lagos qui présentait son album "El espejo en que me miro", accompagné par la guitare de son frère aîné Alfredo, et des palmas de Carlos Grilo et Lua. Il y a quelques mois le cantaor affirmait à propos de son disque dans une interview à Flamenco Culture réalisée en juillet à Mont-de-Marsan "C'est un hommage, tant sur le plan artistique que personnel aux personnes qui m'ont fait devenir ce que je suis et chanter comme je chante. Car il est dédié d'une part à mes amis et aux personnes que j'aime, à ma famille, qui ont fait de moi la personne que je suis, et d'autre part aux artistes auxquels je me suis identifié".

Le chanteur qui a reçu la semaine dernière le prix "Révélation" de la critique espagnole "Flamenco Hoy" a débuté son concert acoustique par le titre "Solo la guitarra sabe", milonga dédiée au cantaor El Sevillano. Fernando de la Morena n'était pas présent pour l'accompagner sur la solea por buleria "Ganán de punta" comme sur le disque, ce qui donna un autre climat au morceau, que le cantaor dédicaça à Moraito et Fernando de la Morena. David Lagos interpréta ensuite "Tangos de arena", un autre joyau de son album au cante extrêmement nuancé destiné à Enrique Morente. Après la malagueña de Chacon revisitée, il annonça une siguiriya "Un cante très difficile à interpréter, car il nécessite un état d'âme particulier". Courte interprétation de deux letras ("El reniego" d'Antonio Cagancho et "Sin poderte hablar" de Manuel Torre) avant l'envolée finale por cabales. Le récital se conclut par les cantiñas "Sal de Cai" en l'honneur de Chano Lobato et le premier titre de l'album, "Reina de la Buleria", pour La Paquera de Jerez. Succès total pour le cantaor jerezano devant un public conquis d'avance qui applaudit à tout rompre.

David Lagos se produira prochainement dans le cadre du Festival Flamenco de Toulouse les 11 et 12 mars à l'Espace Croix Baragon.

Etonnament, le cantaor n'a pas fait d'hommage ni même mentionné Fernando Terremoto, dont il était pourtant proche, se cantonnant à citer les cantaores auxquels il rend hommage sur son disque. David Lagos ayant une personnalité assez réservée, on mettra ça sur le compte de la pudeur.

Murielle Timsit
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