Deux danseuses aux styles totalement opposés sur la scène de la Sala Compañia hier soir. D'un côté la danseuse mexicaine Karen Lugo, qui vit en Espagne depuis cinq ans, de l'autre la jerezana pur jus Saray Garcia.

Sous l'oeil attentif de Javier Latorre présent dans le public, Karen Lugo a commencé sa représentation par un zapateado en pantalon, dans un style résolument moderne, avec des mouvements et postures créatifs et recherchés. Le bon cante de Gema Caballero et Pedro Obregon por malagueña et cantes abandolaos a servi de transition avant le deuxième baile por solea, fin et délicat, et très bien connecté à la guitare, par exemple lorsque le mouvement des doigts de la danseuse a rejoint le son du rasgueado d'Amir Haddad et Claudio Villanueva. Un spectacle très bien construit qui a permis de découvrir une artiste lumineuse, au style original, qui a transmis au public une demi-heure d'intense émotion.

Dans un tout autre style, beaucoup plus traditionnel, le baile explosif et puissant de la jerezana Saray Muñoz, accompagnée de pas moins de cinq chanteurs/chanteuses/palmeros et de deux guitares a séduit les amoureux du zapateado. La danseuse s'est illustrée por alegrias et siguiriya avec une technique irréprochable mais sans véritablement toucher le spectateur. Une ronda de tonas a servi d'intermède entre les deux bailes.