Marco Flores

Laberíntica

Il y a près d'un an lors de son passage au Théâtre Les Gémeaux à Sceaux avec "De Flamencas", Marco Flores nous confiait travailler sur son prochain spectacle "Laberíntica" qui serait inauguré le 2 juillet 2013 au Teatro Cervantes dans le cadre de la Biennale de Malaga. "Laberíntica c'est l'émotion dansée, c'est un spectacle qui part de mes émotions, il se crée et se chorégraphie aussi à partir de mon expérience personnelle" précisait Marco Flores.

Si la précédente création du danseur, "De Flamencas", faisait la part belle aux femmes, dans "Laberíntica", le bailaor d'Arcos de la Frontera s'est entouré uniquement de danseurs. Une proposition mise en scène par Juan Carlos Lérida qui lui apporte une certaine touche de modernité. Olga Pericet et Daniel Doña signent aussi quelques chorégraphies de ce spectacle sombre, où les protagonistes errent et se perdent au détour des émotions.

Vêtus d'amples manteaux militaires, les six danseurs exécutent pour commencer un zapateado millimétré qui contraste avec la scène d'ouverture où les bailaores courent dans tous les sens, sans savoir dans quelle direction s'engager. L'effet visuel sur les tours est intéressant car de loin le bas des manteaux rappelle celui des jupes de flamenco, voire la tenue des Derviches tourneurs. Marco Flores danse ensuite un magnifique taranto accompagné par la formidable guitariste Antonia Jimenez et le bon cante de Mercedes Cortes. Fabiola Perez est plus tard ovationnée pour son cante por cartageneras. Suivent de délicieux tangos de Grana et une zambra. Les danseurs se déplacent sur scène comme des "pacmans". Dans la Solea por buleria ils se tranforment chacun en l'une des séparations d'une montre flamenca imaginaire. Suit une caña, charnel duo entre Marco Flores et José Maldonado, et une petenera que Marco partage avec Antonia Jimenez et Inma Rivero. Les bulerias de Marco Flores indiquent une fausse sortie du labyrinthe, une voie sans issue puisque les danseurs remettent ensuite leur long manteau pour une nouvelle fois marcher dans tous les sens sur scène, répétant leur chorégraphie à l'infini.

En résumé une création intéressante qui peut avoir plusieurs lectures, mais qui, peut-être, se cherche encore.


Flamenco Culture, le 02/03/2014

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