Macarena Ramirez

Je ne veux ressembler à personne

La jeune bailaora de Chiclana Macarena Ramirez, tout juste vingt ans, avait déjà impressionné les aficionados il y a trois ans en se produisant dans le cadre du cycle "De Peña en Peña" au Festival de Jerez - cf video du reportage sur le XIV° Festival de Jerez. C'est donc tout naturellement que nous avons souhaité en savoir plus sur l'artiste lors de l'incontournable conférence de presse qui se déroule la veille des représentations au Consejo Regulador, qu'elle partageait avec Maria del Mar Moreno et Santiago Lara pour présenter son spectacle "Recuerdos".

photo © Reporteros Jerez


Comment le flamenco est-il entré dans ta vie ?

J'ai commencé à danser à l'âge de quatre ans, dans des cours à l'école. Ensuite à l'âge de six ans, la professeur de là-bas - puisque je suis de Chiclana - , m'a conseillé d'aller à Jerez, et donc je me suis inscrite au cours de Maria Del Mar Moreno. J'ai aussi suivi l'enseignement d'Antonio El Pipa, et j'ai commencé à faire des choses ici à Jerez... J'ai aussi travaillé dans la compagnie de Sara Baras. Puis je suis allée au Centro Andaluz de Danza de Séville qui est géré par la Junta de Andalucia, et j'ai obtenu ma license en Danse Espagnole au Conservatoire de Cadiz. J'ai également participé au film sur Lola Flores lorsque j'avais 13 ans.

J'aime le flamenco puro et ancien, mais aussi le flamenco moderne. Pour moi le mélange des deux est la clé.

A Chiclana il n'y avait pas d'école de baile ?

Si, il y en a à Chiclana, mais cette professeur m'a envoyée à Jerez car Jerez est disons l'endoit où l'on apprend le plus le flamenco, la buleria, tu sais... Pour moi, pour danser le flamenco, Jerez c'est une évidence.

Qui sont tes références dans le baile flamenco ?

Mes maestros bien sûr : Maria del Mar Moreno qui a toujours été là pour m'enseigner des choses, et Antonio El Pipa aussi depuis toute petite, qui m'a emmenée en tournée avec sa compagnie... mais je ne veux ressembler à personne en particulier, je veux être moi-même. Pour qu'un artiste ne me plaise pas, il faut vraiment qu'il danse très mal, car chacun a quelque chose qui me plaît. Il faut toujours respecter la personne qui monte sur scène.

Pour le spectacle que tu vas présenter demain tu amènes avec toi une cantaora de Cadiz qui a beaucoup de talent mais que l'on n'entend pas assez je trouve... il s'agit de May Fernandez

Oui c'est vrai, elle de Cadiz, là-bas on peut l'écouter souvent, mais c'est vrai qu'ici à Jerez... Elle a déjà travaillé avec Pilar Ogalla et Andrés Peña, elle chante très bien, c'est dommage qu'elle ne soit pas plus connue.

Quels sont très projets ?

Déjà j'espère que demain ça va bien se passer et que cela plaira au public. Jusqu'à présent j'ai toujours travaillé dans des compagnies, demain c'est la première fois que le public va me voir danser seule à la Sala Compañia. J'avais déjà dansé au Théâtre Villamarta mais au sein de compagnies. C'est très différent de danser seule, tu peux faire ce que tu aimes et ce qui t'inspire. Ensuite au mois de mars je serai en tournée en Allemagne et aux Pays-Bas. Sinon, je continue d'étudier à Madrid où je suis la filière de Pédagogie d'Arts visuels et de Danse. Alors mes projets c'est danser et étudier, me préparer et apprendre beaucoup.

Mais tu as le temps de danser avec tes études ?

C'est vrai que c'est compliqué, mais si tu veux vraiment quelque chose, tu arrives à trouver le temps.

Combien de temps danses-tu chaque jour ?

Le matin j'étudie et l'après-midi je danse trois ou quatre heures.

Qu'as-tu ressenti en ayant Maria del Mar Moreno à tes côtés lors de la conférence de presse ?

J'ai ressenti beaucoup de joie de la voir, pour moi, elle est très grande. Et du bonheur surtout d'être assise là à côté d'elle, vraiment, je n'arrive pas à y croire !

Que voudrais-tu dire par exemple aux personnes de France qui voudraient apprendre à danser, quels conseils leur donnerais-tu ?

Que si tu as envie de danser, ne cesse jamais de lutter pour ce que tu veux. Si tu veux danser, danse, continue à lutter pour ce que tu aimes, et à apprendre, de tout le monde on apprend.

Depuis cette interview Macarena Ramirez s'est produite en Belgique, et tout récemment à Rivesaltes où elle a également démontré dans le cadre de la Semaine Flamenco de réelles qualités de pédagogue malgré son jeune âge.


Flamenco Culture, le 01/03/2013


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