Sinergía - Cie Manuel Liñan à Espace culturel Altigone 1 bis place Jean Bellière

18/03/2016

Lieu : Non communiqué - France
Adresse : 
Espace culturel Altigone 1 bis place Jean Bellière
Description : Cie Manuel Liñan/ 1ère date en région Occitanie, une exclusivité du festival flamenco de Toulouse, en partenariat avec l’espace culturel Altigone.
Tarif : TP 26€, TR 22€, TE 16€
wwwfestival-flamenco-toulouse.fr
Renseignements : 
almaflamenca@netcourrier.com
05.34.25.81.21

Cie Manuel Liñan – Sínergia

 

Sinergia est une réflexion sur les influences et les évolutions qui ont modelé le Flamenco, comme en écho aux artistes que Manuel Liñán admire. Résolument modernes, les chorégraphies de ce danseur aux nombreuses récompenses font toujours référence aux traditions flamencas. Elles se posent comme une sorte d’aboutissement du vaste ensemble qu’il s’est peu à peu constitué et construit, car Manuel est un garçon ouvert et naturel, un copain qui danse, pas l’image d’Épinal du danseur flamenco qui monte en scène. Il détourne le flamenco en déconstruisant les images que d’autres se contentent de réinterpréter. Chez lui, aucune surenchère de virilité ni de ferveur ou d’acharnement. Pas d’excès de gomina pour faire briller ses cheveux. Il met ses muscles sous tension uniquement quand il se permet une citation, une éruption flamenca.

 

À cette danse du sud, il ouvre ainsi une fenêtre plutôt nordique, à travers laquelle on aperçoit une autodérision très salutaire. Sa force est de n’avoir recours à aucune fusion avec danse contemporaine ou autres registres. Pour changer le regard sur la tradition, il lui suffit de mettre en jeu sa personnalité. Grâce à cette véracité, il enracine la tradition dans le monde cosmopolite d’aujourd’hui.

 

En définitive, ce que nous voyons dans Sinergia est un meta-flamenco qui ne se contente pas de s’affranchir des stéréotypes du genre. Il s’en amuse, dans une approche quasiment brechtiennne, forte d’une distanciation qui transforme la danse en un jouet. Manuel jongle avec le zapateado, le glisse entre les notes des musiciens comme s’il faisait partie du groupe. Puis il invente un geste qui fera date, quand le musicien frappe la semelle de la chaussure du danseur, qui devient un instrument à percussion inversé.

Ainsi va cette interprétation de la danse, plus juvénile et libre, jouant simplement avec la situation de la rencontre sur le plateau. Le danseur face à sa chaise, le citoyen face aux trois autres, comme une conversation de rue, mise en gestes, avec ses petites provocations, son ironie et tout ce qu’on cherche dans le regard de l’autre. Le flamenco s’y danse comme au passage. Et si Galvan a ouvert cette porte à la danse, Liñan avance et passe. 

@Texte Thomas Hahn pour www.dansercanalhistorique.com

Distribution : Manuel Liñan (danse), David Carpio, Miguel Ortega (chant) et Víctor Márquez “Tomate” (guitare).

 





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