Diego Carrasco

Le Gourou de Jerez ouvre son coeur

Diego Carrasco est revenu à ses premières amours en apportant sa guitare à l'Espace Culturel Pablo Romero pour un concert acoustique plein d'humour et d'émotion.

Diego Carrasco seul avec sa guitare en concert acoustique. C'est l'Espace Culturel Pablo Romero, parcelle d'Andalousie en terre nîmoise, qui accueillait samedi en fin d'après-midi ce récital insolite au cours duquel Diego Carrasco est redevenu le guitariste qu'il était à ses débuts, "El Tate de Jerez", avant qu'il ne change de nom artistique en 1984.

Diego déclare en arrivant sur scène être heureux de faire de nouveau partie de ce "festival saint", un festival auquel il doit beaucoup et qui le reçoit toujours avec beaucoup d'affection. "Aujourd'hui c'est un peu difficile, c'est compliqué, car jouer de la guitare après qu'ait joué le primo Moraito, ça me paraît être un sacrilège. Alors je ne sais pas ce que nous allons faire mais nous allons essayer d'être au niveau qu'il mérite. Merci à tous d'être là". "La Guitare est extrêmement compliquée. Jouer pour le chant est encore plus difficile, mais aujourd'hui je vais jouer seul, sans personne à mes côtés" ajoute Diego.

Après ce long discours, El Tate donne la parole à sa guitare. "Apocalypsis" est le nom du premier morceau qu'il livre aux spectateurs. Selon le tocaor, il s'agit d'un dialogue avec Pythagore. Diego en jouant sur les compas et tonalités, fusionne dans un même thème solea et siguiriya, toques d'andalousie orientale, caña et buleria. Un intéressant melting pot, complété par un cante poignant.

Le deuxième thème emprunte des falsetas à la vals-buleria de Moraito, à qui Diego Carrasco dédie justement le morceau qui suit en demandant "Que el cachorro se le ponga bueno".

Encore plus touchant est l'hommage qu'il rend à Fernando Terremoto, "Terremotito" comme il l'appelle, à travers la chanson "se te fue la vida" qui reprend le refrain de "Luz en los balcones", un des titres emblématiques de Terremoto Hijo. A la fin du thème, parmi les deux mini-lampadaires qui éclairent la scène, le plus petit se met à briller intensément avant de s'éteindre. Preuve s'il en fallait que Fernando est toujours parmi nous. "Yo creo que esta aqui" ajoute Diego qui termine le récital sur une note plus gaie avec "mariposilla verde", "gitano hippie" et le mythique "Alfileres de colores".

Le deuxième lampadaire était encore allumé à la fin du récital. Espérons qu'il ne s'éteigne pas trop tôt.


Flamenco Culture, le 22/01/2011

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Artiste

Guitare et cante: Diego Carrasco


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